Péché collectif et responsabilité
Quelle dose d'inconscience ne faut-il pas pour oser parler de péché ? Cette notion ne relève-t-elle pas, désormais, de l'archéologie de la conscience humaine ? Et comment parler de péché collectif sans paraître réactiver d'anciens mythes pessimistes dont l'imprécision nourrirait à la fois les torpeurs fatalistes et les excès fanatiques ?
<br>La session théologique, organisée dans le cadre de l'École des sciences philosophiques et religieuses des F.U.S.L., en 1985 et dont ce volume présente les travaux, a voulu affronter ces nouvelles évidences critiques et contribuer à lever les malentendus et les suspicions qui, de points de vue opposés, font de la notion de péché collectif un repoussoir. Et si un recours renouvelé aux textes et mythes fondateurs de notre tradition judéo-chrétienne nous réservait la surprise d'une libération du lien pervers entre responsabilité et culpabilisme ? Le débat théologique se soutient de l'appel fait aux ressources de la réflexion philosophique, de l'analyse économique et des apports de l'exégèse.