Magritte au risque de la sémiotique
Ce volume constitue les actes d’un colloque international qui a eu lieu aux Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles, les 22 et 23 mai 1998 en l’honneur du centenaire de la naissance de René Magritte. A cette occasion, différentes théories sémiotiques ont été confrontées, celles qui se présentent explicitement comme telles (la sémiotique peircienne, la sémiotique cognitive), et d’autres qui, sans porter le nom de “ sémiotique ”, partagent le même objectif, celui de comprendre comment fonctionne la signification (la rhétorique, et certaines études littéraires qui mettent l’accent sur le rapprochement entre la peinture et l’expression poétique). Une rencontre a été également établie entre les analyses sémiotiques et l’histoire de l’art. L’œuvre de Magritte se prête particulièrement bien à une étude sémiotique, car Magritte est un penseur par images. Il présente sa peinture comme une “ trace visible de la pensée ”. Il a réfléchi, en images, à des questions d’ordre sémiotique, comme celles de la ressemblance et de la similitude, du visible caché, de la représentation, du rapport entre les mots, les images et les choses... On pourrait dire que I’œuvre de Magritte est en elle-même une sémiotique, c’est-à-dire une réflexion sur le fonctionnement de la signification. On pouvait donc attendre du rapprochement entre Magritte et la sémiotique un éclairage réciproque : l’œuvre de Magritte a permis aux sémioticiens d’aiguiser leurs concepts, et les analyses sémiotiques apportent une nouvelle compréhension de I’œuvre. Magritte a toujours énergiquement protesté contre toute interprétation symbolique de ses tableaux.