Le deuxième numéro des Cahiers Jeu & symbolique est celui de la confirmation. Après la parution du premier numéro au deuxième semestre de l'année passée, les Cahiers prennent peu à peu leurs marques. En ce qui concerne le format des articles, d'abord, nous revenons à un standard plus conventionnel, au regard du numéro inaugural, qui comportait un texte particulièrement volumineux. Si ce numéro contient des articles qui contribuent au travail d'élaboration de la problématique de la socio-anthropologie du jeu, le lecteur pourra également trouver des articles qui proposent différentes ouvertures du point de vue de nos perspectives de recherche, sans pour autant qu'ils se réclament stricto sensu de ce cadre d'analyse. Nous prévoyons d'ailleurs de donner de plus en plus de place à de telles contributions. En ce qui concerne notre mode de fonctionnement, les Cahiers se sont dotés d'un comité scientifique. Désormais, les articles soumis pour publication sont évalués conformément aux normes en vigueur dans le champ scientifique. Ce processus permet d'assurer une qualité de publication tant du point de vue des lecteurs que du point de vue des auteurs. Outre leur souci de visibiliser la problématique de la socio-anthropologie du jeu, les Cahiers ont aussi pour objectif d'offrir à de jeunes chercheurs en sciences sociales la possibilité de communiquer leurs idées à travers des articles rédigés à un stade précoce ou avancé de leur travail. Enfin, la revue a opté pour un rythme de publication annuel, mieux ajusté à nos contraintes et aux moyens disponibles.

Au programme de ce deuxième numéro, vous pourrez lire la suite de l'ensemble de
textes que Jean-Pierre Delchambre (FUSL) consacre à l'élaboration de la SAJ. Après un premier volet qui portait sur les
présupposés et les fondements de ce cadre d'analyse, et avant de revenir de façon plus approfondie sur certains concepts-clés tels que la mise en jeu, la croyance comme illusio ou les dispositifs, le deuxième tableau est conçu comme une exploration et une évaluation de différents apports autour du jeu du point de vue de la SAJ. Dans un premier volet, l'auteur se centre sur les approches du jeu dans le champ de la sociologie ' en incluant quelques compléments empruntés aux historiens. Par la suite, cet inventaire de ressources utiles à la SAJ s'intéressera à d'autres domaines des sciences humaines et sociales.

La rubrique Eclairages, dont l'objectif est de présenter des contributions qui entretiennent un lien avec la problématique de recherche de la SAJ, accueille cinq articles. Olivia Ange (FNRS/ULB) propose, sur base d'une étude de terrain, une réflexion autour de la manière dont le « Pain Quotidien », célèbre boulangerie, « fabrique » des objets transitionnels pour permettre à ses clients de s'immerger dans
un monde particulier : celui de l'authenticité. Jean-Pierre Delchambre (FUSL) se prête à l'exercice de la lecture croisée de deux ouvrages récents des frères Boltanski (Christian, artiste contemporain, et Luc, sociologue) qui mêlent histoire de vie et réflexion sur la pratique de l'art et de la sociologie. Nicolas Marquis (FUSL) pose la question suivante : « la croyance peut-elle être erronée ? », en s'appuyant sur l'analyse du Don Quichotte de Cervantes par Schütz. Cet article développe par ailleurs des arguments que l'auteur a introduit lors de sa discussion de la communication de L. Quéré dans le cadre du séminaire Jeu et symbolique du 10 avril 2008. Thomas Clément (sociologue) présente une réflexion autour des lieux de socialisation des hommes marocains, à partir d'un travail empirique réalisé dans le quartier bruxellois des Marolles. Enfin, Aurelia Jane Lee (licenciée en information et communication, écrivaine) s'appuie sur des travaux portant sur la métaphore, la mimesis et la fiction pour explorer les liens entre ces catégories et le concept d'illusio tel qu'il est mobilisé dans la perspective de la SAJ.

Sommaire :

Jeanne Favret-Saada, ethnologue des
situations de crise

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